OBSERMOTIO

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RÉSIDENCE ARTS ET SCIENCES

La résidence de l’artiste Anaïs Lelièvre est organisée par la Mission Culture de l’Université Lyon 1 et coordonnée à l’Observatoire par Lucie Trocherie, en 2023 – 2024. Sur une durée d’un an, elle est structurée en trois temps : des rencontres avec des chercheurs, chercheuses, étudiants, étudiantes, personnels de l’Observatoire (à partir d’octobre 2023), suivi d’ateliers collaboratifs (janvier – juin 2024) invitant à contribuer à la création d’une œuvre. Elle pose le principe de rencontre et de partage comme une ouverture dans le processus artistique, et un apport dans une recherche scientifique structurée par les interactions au sein du laboratoire. 


OBSERVATOIRE DE LYON

L’Observatoire de Lyon est un « observatoire des sciences de l’univers » (OSU) rattaché à l’université Claude Bernard Lyon 1 et co-piloté par l’Institut national des sciences de l’univers (INSU) et par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). À la Recherche et aux formations initiale et continue s’ajoutent des missions spécifiques : les « services d’observation » et la diffusion de la culture scientifique et technique. L’observatoire réunit : le Centre de recherche astrophysique de Lyon (CRAL) ; le Laboratoire de géologie de Lyon – Terre, planètes et environnement (LGL-TPE) ; et l’unité d’appui et de recherche (UAR) COMET. Il s’étend sur quatre sites : l’Observatoire historique de Saint-Genis-Laval fondé en 1878, le bâtiment Géode sur le campus universitaire de La Doua, l’ENS Lyon, et l’équipe de géologie de l’université Jean Monnet à Saint-Étienne.


PROJET ARTISTIQUE

La conception de l’œuvre a émergé au fil des interactions de l’artiste avec les personnels, chercheurs et chercheuses, étudiantes et étudiants, lors de rendez-vous individuels (phase 1) et d’ateliers collectifs (phase 2)… Dans l’optique de créer un maillage entre des champs disciplinaires, des objets et des échelles très variés (du ciel à la terre, du cosmos à l’atome, de la roche au vivant), Anaïs Lelièvre a recherché un possible élément de langage commun, qui puisse être investi diversement par toutes ces recherches.

Depuis les origines

Chaque atelier fut co-encadré avec des référents scientifiques (chercheurs ou chercheuses de l’Observatoire), qui ont apporté des énoncés faisant état de la recherche en astrophysique, en géologie et en paléontologie, et retraçant les grands processus de formation, d’évolution, d’interaction et d’érosion de la matière minérale : depuis les origines… de l’univers, des galaxies et des étoiles, des planètes et de la Terre, du magma, de la tectonique, des roches, des fossiles, de la vie.

Ce déroulé s’inscrit en écho à la thématique « Les origines » des portes ouvertes de l’Observatoire historique de Saint-Genis-Laval (où un premier point d’étape du projet est présenté les 14 et 15 juin 2024) ; il vise aussi à remettre en perspective notre monde contemporain.

Transposition graphique

À partir de ces énoncés issus des recherches scientifiques, et d’une trame graphique proposée par l’artiste, chaque participant et participante fut invité à traduire visuellement les grands mouvements de la matière minérale qui compose notre environnement, jusqu’aux questions liées à l’origine du vivant. L’attention fut concentrée sur les processus, afin de s’extraire de la diversité formelle des objets.

Durant 10 ateliers, ces contenus furent en effet le stimuli d’opérations plastiques, procédant par découpes, combinaisons, réagencements, à partir d’un document visuel commun, déclinant des points de différentes dimensions : le point comme début du dessin et de l’écriture, aux possibilités infinies, jusqu’à la ligne, à la surface et au volume ; les points comme repères voire signes dans les formes graphiques de la recherches (points de localisation, de mesure, sur un schéma ou sur un plan, technique du dessin au point en paléontologie…) ; des points, non figuratifs, pour se concentrer sur les densités, les intervalles, les distances, les interrelations ; et des points, pour des disques ou sphères, évocateurs d’objets à différentes échelles, (astres, poussières d’étoiles, ébullition magmatique, grains de roches, atomes, cellules vivantes…).

Des lieux et des temps

La pensée de ce dispositif s’appuie aussi sur les lieux donnés pour cette exposition atypique : l’Observatoire comprend quatre sites dédiés à la recherche et à l’enseignement, avec des espaces en intérieur et en extérieur, plus ou moins grands, passants ou protégés. Les productions issues des ateliers sont la base de création d’un grand fichier numérique, qui permet à l’œuvre de s’inscrire dans plusieurs formes, et de se décliner dans l’espace et le temps.

Des volumes imprimés de ce fichier constituent un grand ensemble modulaire : installation déplaçable et réagençable différemment selon les lieux (en écho avec leurs espaces et avec leurs enjeux). Aligner les modules du plus petit au plus grand, les disposer en plusieurs cercles, créer une dissémination accidentelle, etc… Cette œuvre nomade pourra évoluer entre les 4 sites de l’Observatoire (campus de La Doua, jardin de l’Observatoire de Saint-Genis-Laval, entrée de l’ENS et du prochain bâtiment CSI à Saint-Étienne), et dans d’autres lieux (musées, centres d’art, écoles, etc.)

Afin que la présence de ce projet soit rappelée en permanence sur quatre sites, le fichier est aussi imprimé sur des adhésifs pour vitrages, remis aux personnels qui y travaillent. Le graphisme se diffuse ici par une dissémination, en pointillé, interprétée diversement par découpage et mise en espace. D’autres supports pourront être proposés, au fil du réaménagement de l’architecture de l’Observatoire (avec un nouveau bâtiment en projet). L’œuvre restera ainsi en évolution, pensée sans limite dans le temps et dans l’espace, et ouverte à d’autres interactions futures. Nous vous informerons sur ce site de la vie à venir de cette oeuvre